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Ce que le nageur le plus lent de l’histoire olympique peut nous apprendre
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Prêt au départ du 100 m nage libre homme des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, Eric Moussambani n’avait aucune idée de ce dans quoi il se lançait.

Après avoir été repêchée, la Guinée Equatoriale a envoyé deux nageurs aux Jeux Olympiques d’été en 2000. Parfois controversé, le système de repêchage a été établi pour donner aux pays en développement l’opportunité d’envoyer des athlètes qui n’auraient pas pu se qualifier pour les Jeux autrement.

Moussambani avait répondu à un « appel aux olympiens » qu’il avait entendu à la radio locale quelque mois avant les Jeux. Lui et son homologue féminin, Paula Barila Bolopa, étaient les seuls à s’être présentés aux essais qui se sont tenus dans l’unique piscine du pays à ce moment-là, une piscine de 12 m de longueur dans un hôtel de la capitale Malabo.

Une fois que les deux avaient en effet prouvé qu’ils pouvaient nager, ils ont fait partie de l’équipe. Trois mois plus tard, ils étaient sur le chemin des Jeux Olympiques de Sydney, où les deux athlètes ont pu découvrir la taille d’une piscine olympique pour la première fois.

Quand fût venu le moment de la course olympique de Moussambani, sa nervosité a été multipliée par le fait que ses deux adversaires aient été disqualifiés pour faux départs. Il participa donc à sa première compétition seul, sous les yeux de 17’000 spectateurs.

Lors des derniers 50 mètres de l’épreuve, Moussambani eût de la peine à rester en dehors de l’eau. Cependant, en finissant finalement la course, il a aussi battu le record olympique des 100 mètres les plus lents ; un record qui ne sera probablement jamais dépassé.

“Eric the Eel” (trad. Eric l’anguille), comme l’ont très vite appelé les médias, a fait du bruit. Il est devenu le chouchou des médias et le favori des fans malgré ses résultats quelque peu dérisoires. D’autres, cependant, se sont offusqués qu’Eric fasse partie d’une compétition exclusivement réservée aux meilleurs athlètes du monde.

A l’époque président du CIO, Jacques Rogge faisait partie de ceux qui n’ont pas réussi à voir la participation et la performance d’Eric comme une représentation de l’esprit olympique. Il avait même dit : « Nous voulons éviter ce qui s’est passé lors de l’épreuve de nage à Sydney ; le public a adoré, mais pas moi ».

Le sentiment de Rogge est cependant quelque chose qui semble appartenirau passé, puisque, au travers de son actuel président Thomas Bach, le CIO retourne aux valeurs qui étaient une fois à la base même du mouvement olympique. Des valeurs telles que le « sport pour tous » et la croyance que le sport devrait servir de plateforme pour l’unité, l’égalité et le respect reviennent sur le devant de la scène. Cette réapparition des valeurs fondamentales nous rappelle que les Jeux Olympiques eux-mêmes ne sont qu’une partie de l’effort global que doit faire le CIO pour promouvoir l’inclusion et travailler vers des buts sociaux collectifs.

Pour cette raison, des histoires telles que celle de Moussambani devraient être perçues comme un triomphe olympique au sens plus traditionnel du terme. Mis à part ses 15 minutes de gloire qui ont paru presque plus courtes que ses 100 m de nage olympique, la participation d’ « Eric the Eel » aux Jeux a eu un impact à long terme sur son pays et sur le mouvement de natation en Guinée Equatoriale.

Alors que la sélection pour participer aux Jeux Olympiques de Sydney avait pris place dans une piscine de 12 m et qu’Eric s’était entraîné seul dans des rivières et lacs, la Guinée Equatoriale a maintenant une piscine olympique. De plus, le pays a désormais une équipe nationale composée de 36 personnes et dont le coach est « Eric the Eel » depuis 2012.

Le système de repêchage a montré qu’il vaut la peine et « Eric the Eel » a prouvé que personne ne devrait abandonner avant la ligne d’arrivée.

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