Comment transformer une ville en « ville du sport pour tous » ?
C’est sur les hauteurs de la ville de Bienne, dans la localité voisine de Macolin, que s’est tenue la première conférence internationale sur le sport et le développement (S&D). Cette rencontre, qui a réuni en 2003 de nombreux gouvernements, fédérations sportives et organismes de l’ONU, constitue l’un des événements fondateurs du secteur S&D.
Macolin a été choisi comme lieu d’accueil par l'ancien président de la Confédération suisse Adolf Ogi, alors conseiller spécial à l’ONU pour le sport. Il s’agit d’une localité importante pour le sport helvétique, abritant depuis 1944 un centre sportif fédéral de formation et d’entraînement. Lancé en 2003 suite à la conférence, sportanddev.org a tout naturellement élu domicile à Bienne, à quelques kilomètres de Macolin, alors promu capitale internationale du sport et développement.
Quelques élus locaux ont récemment proposé de positionner la cité biennoise comme la « ville du sport pour tous ». Que signifie ce concept ? Quels en sont concrètement les enjeux ? Comment transformer une ville en « ville du sport pour tous » ? Sportanddev.org a interrogé Reto Gugger, membre du Conseil de ville.
sportanddev.org : Qu’est-ce qu'une « ville du sport pour tous » ? Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour la population biennoise ?
Reto Gugger : L’expression « ville du sport pour tous » signifie pour moi que chaque citoyenne et citoyen puisse pratiquer des activités physiques sans grosse dépense financière. De plus, cela suppose des offres gratuites, proches et accessibles pendant les temps libres… C’est encore une ville où des amis qui font du sport ensemble peuvent se rencontrer dans des lieux adaptés (…), se soutenir mutuellement et s’entraider durant leur entraînement…
sportanddev.org : Comment peut-on transformer une ville en « ville du sport pour tous » ?
R. G. : Pour transformer une ville en « ville du sport pour tous », il faut que les habitants aient envie de bouger davantage. On doit leur inculquer l’idée que bouger procure du plaisir. La première étape serait d’accomplir à pied ou en vélo le trajet jusqu’à la gare ou celui jusqu’au lieu de travail. Deuxièmement, chacun devrait participer activement aux offres que proposent les associations existantes. Troisièmement, la ville devrait estimer que la performance des bénévoles des clubs de sport est une contribution importante à la promotion de la santé et à l’intégration (des nouveaux arrivants dans la ville)…
sportanddev.org : Que pensez-vous que le « sport pour tous » puisse apporter à la ville de Bienne ?
R. G. : Dans la « ville du sport pour tous », les citoyens sont actifs. Ils se connaissent mieux, connaissent aussi mieux leurs corps et souffrent moins des maladies de notre civilisation (obésité, etc.). Ils sont moins souvent absents à leur travail et sont plus résistants au stress. Ceux qui pratiquent activement un sport prennent généralement plus soin de leur corps et adoptent un mode de vie plus sain. La consommation de stupéfiants est inférieure au sein de la part de la population des sportifs qu’au sein d’autres groupes. Ce n’est pas pour rien qu’on dit : « un esprit sain dans un corps sain ». Tout cela conduit à une ville avec une performance économique plus élevée, car les travailleurs connaissent moins de longues absences causées par des maladies chroniques. Des activités sportives attrayantes peuvent aussi attirer de nouveaux résidents dans une ville dynamique…
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