Concourir ou collaborer, telle est la question

Le 26 avril était la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, un sujet peu discuté dans le contexte du sport et du développement. Néanmoins, le problème affecte fondamentalement le secteur. Les organisations ont une grande variété de ressources en commençant par les manuels, les résultats de suivi et d'évaluation, la conception des programmes qui, si elles étaient largement distribuées, pourraient aider d’autres à atteindre leurs objectifs.

Tous les organismes de sport et de développement ambitionnent à apporter un changement positif ; en même temps, les organisations ont également besoin de survivre et les agents du changement veulent la sécurité d'emploi.

Ce qui pose la question : que devons-nous partager?
Dans un contexte de marché, la réponse est simple. Pour faire du profit, une entreprise a besoin de protéger son avantage concurrentiel en utilisant les brevets, les accords de non-divulgation et d'autres garanties. Les compagnies pharmaceutiques ne rendent pas leurs médicaments disponibles gratuitement, même si elles pourraient sauver des millions de vies, parce qu'elles sont responsables face aux investisseurs et autres intervenants qui attendent un profit.

Dans le secteur des ONG, le bénéfice peut être occulté, mais la survie de l'organisation est d’une grande importance. En outre, les employés des ONG comme moi ont besoin de gagner leur vie, même si nous ne cherchons pas à nous enrichir. Compte tenu du financement limité, cela peut conduire à une concurrence féroce.

Puisque les gouvernements, les fondations et autres bailleurs de fonds ne peuvent pas couvrir toutes les demandes de financement, les ONG doivent faire preuve de créativité, et de plus en plus s’inspirent du secteur privé. Les entreprises sociales mélangent des éléments de business et de développement, dans l'espoir de créer des canaux de revenus durables tout en favorisant le bien social.

Cet article d’Howard Brodwin, fondateur du sport et de changement social, met en avant quelques-unes de ces initiatives.

En général, je soutiens ces projets, mais me méfie des conséquences. Le but de sportanddev.org est de promouvoir le partage des connaissances et à ce jour, la plupart des organisations sont plutôt généreuses avec leurs ressources. Par exemple, the Journal of Sport for Development est gratuit d’accès et les organisations telles que la Swiss Academy for Development publient et partagent des manuels d'actions et d'autres ressources développées à partir des années d'expérience.

Cependant, alors que nous allons vers un modèle d'entreprise sociale et que la concurrence pour le financement continue de s’intensifier, les organisations vont-elles devenir de plus en plus possessives? Vont-elles devenir protectionnistes concernant leurs modèles, les programmes qu’elles développent ou la conception des programmes? Et si oui, est-il bon pour elles de conserver les informations ou d'autres ressources pour elles-mêmes ou doivent-elles partager avec le reste du secteur?

[Cet article a été édité et traduit par l'Equipe Opérationnelle sur base d'un article paru sur sportanddev.org le 27 avril 2016]