De la Syrie à Rio, le périple d’un réfugié vers la gloire des Paralympiques
L’histoire d’Ibrahim a commencé à Deir es-Zora, en Syrie, où il a vécu et travaillé comme électricien. « Je passais tout mon temps libre à m’entraîner à la nage et au judo, espérant un jour pouvoir participer aux Jeux Olympiques. »
Ces espoirs furent alors balayés en 2012 lorsqu’un de ses proches fut blessé dans un bombardement devant chez lui. Ibrahim s’est alors précipité dehors afin d’aider son ami et fut grièvement touché par une rocket, endommageant sévèrement le bas de sa jambe.
« A cette époque, les hôpitaux ne fonctionnaient plus à cause d’une pénurie de personnel médical et de ressources. On m’a alors amené au premier camp de secours où je découvris à mon réveil qu’on m’avait amputé de la moitié de la jambe. Après trois mois de rétablissement chez un ami, j’ai décidé de partir en Turquie pour suivre un traitement médical, mais il y avait tellement de patients amputés qu’ils étaient débordés et ne pouvaient pas m’appareiller d’une prothèse. Je me suis donc retrouvé en fauteuil roulant. Je me suis alors dit que mon seul espoir de refaire du sport serait d’aller en Europe, et j’ai pris un bateau pour la Grèce pour finalement parvenir à Athènes. »
Ibrahim est arrivé là-bas en 2014 où il a trouvé un travail au café du coin et s’est enfin fait poser une prothèse à la jambe. Il a aussi pu reprendre la natation avec une organisation pour athlètes handicapés.
« Après avoir échappé à la guerre et m’être fait appareiller, je pouvais enfin me mettre à envisager ce qu’il serait possible de faire avec la natation. Et quand le groupe de programmation du Comité International Paralympique a lancé les négociations avec la Grèce, l’impossible commençait à devenir réel. Le jour où j’ai entendu que j’étais sélectionné dans l’équipe paralympique indépendante des réfugiés, je ne pouvais plus manger, ni dormir, je pouvais à peine tenir en place. Etre capable de m’immerger à nouveau dans le sport est une opportunité pour moi de redevenir la personne que j’étais avant la guerre. J’ai tellement d’ambition pour RIO 2016 et je me sens en vie dans tous les sens du terme. »
L’UNESCO travaille pour assurer à ce que chaque enfant, quel que soit son milieu, son genre, son handicap s’il en a un, ait accès au sport. Ensemble avec le Comité International des Jeux Paralympiques et d’autres partenaires, l’UNESCO défend avec ardeur les valeurs du sport comme l’équité, l’inclusion et la persévérance, comme si bien montré par Ibrahim et par d’autres athlètes participant à Rio.
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