L’attribution des Jeux Olympiques, quête de transparence (Paris 1924)

Après une édition 1900 légèrement éclipsée par l’Exposition Universelle de la même année, Paris accueille pour la deuxième fois les Jeux Olympiques en 1924. Près de 3089 athlètes participeront à cette olympiade pour un total de 44 nations représentées et 126 épreuves.

Au niveau sportif, cette édition sera remportée par les Etats-Unis, totalisant 45 médailles en or, talonnées par la Finlande (14) et la France (13). Paavo Nurmi, coureur de fond finlandais se distinguera en remportant cinq médailles d’or et ce, dans les cinq épreuves auxquelles il participe.

En dehors des 40.000 personnes présentes lors de la cérémonie d’ouverture, la huitième édition des Jeux Olympique moderne jouira d’une médiatisation sans précédents : près de 700 journalistes seront présents sur place, et la compétition bénéficiera pour la première fois d’une couverture radiophonique. Ces Jeux seront ceux de Pierre de Coubertin, à qui un hommage sera rendu le 23 juin 1924. Pierre de Coubertin, qui a été, le grand artisan de cette deuxième olympiade parisienne.

Un choix de Coubertin

Pierre de Coubertin quitte la présidence du Comité Olympique en 1925. L’un de ses derniers souhaits est que Paris, sa ville natale accueille les Jeux une deuxième fois : 1924 marque le trentième anniversaire du renouveau olympique amorcé en 1894 à Athènes. Il s’agit aussi d’offrir à Paris une édition des JO à qui l’Exposition Universelle ne ferait pas d’ombre. Pourtant, c’est la candidature d’Amsterdam qui semble être préférée par l’ensemble des membres du CIO. De Coubertin demandera alors qu’un « geste spécial » soit fait en faveur de Paris, à la veille de son départ de la présidence du CIO. En échange, il propose qu’Amsterdam accueille la neuvième édition de 1928.

Les coulisses de Paris 1924 sont de fait symboliques du fonctionnement du CIO quant à l’attribution des JO et sur la transparence des critères employés. Les Jeux ont par exemple, été attribués pour récompenser des efforts de guerre comme à Anvers en 1920 ou à Londres en 1948 ou pour des raisons diplomatiques comme pour Berlin 1936. Les présidents du CIO, personnalités politiques ont aussi cherché à peser sur les processus de sélection des villes hôtes, à l’image du catalan Samaranch, qui avait appuyé la candidature barcelonaise pour les JO 1992. S’ajoutent à ces éléments, des préoccupations commerciales, ainsi que des éléments de corruption.

Agenda Olympique 2020

Récemment le CIO a adopté une feuille de route à l’horizon 2020, pour l’avenir du mouvement olympique : l’Agenda Olympique 2020. Quant au processus de sélection des villes-hôte, le CIO a intégré les récentes critiques quant aux coûts de l’organisation des JO, en incitant les villes à présenter « un projet global qui respecte l'environnement, la faisabilité et le développement, afin de laisser un héritage durable », tout en prêtant attention à la bonne gouvernance, la transparence et l’éthique.

Une série de disposition à saluer dont on ne peut qu’espérer la réalisation car à l’heure actuelle, des grandes disparités dans la distribution des JO sont observables : l’Europe a organisé 19 Jeux d’été, six pour l’Amérique du Nord, trois en Asie et deux en Océanie.