Le crowfunding pour financer les athlètes…et leurs exploits !

En Suisse, une plateforme existe depuis juin 2013 afin de faire financer l’activité des athlètes. Le mois dernier, elle signait un partenariat de poids avec la banque Postfinance. Un moyen certes ludique et amusant qui leur permet de se faire connaître, mais qui révèle des difficultés de financement que rencontrent certains sports.

Loin de la terre battue de Rolland Garos ou de la pelouse impeccable des stades de la FIFA, le sport de haut niveau peine parfois à se faire financer. Nous en parlions récemment en France, mais c’est aussi le cas en Suisse où plateforme ibelieveinyou a même vu le jour après les JO de 2012 et les difficultés qu’a rencontré son cofondateur et sportif Mike Kurt pour financer sa participation.

Une idée et des projets originaux
Créée en 2013, la plateforme s’adresse tant aux jeunes espoirs qu’aux clubs et aux sportifs accomplis. Elle permet aux internautes de financer les projets qui leur plaisent sur le principe du tout ou rien : si le projet est financé à 100%, son initiateur reçoit la somme totale (majorée de 9% de frais de gestion). Le partenaire Postfinance « booste » les projets dès qu’ils atteignent 50% de financement en ajoutant 10% de la somme totale nécessaire.

Aujourd’hui, la plateforme regorge de projets, notamment de sportifs qui cherchent à financer leur participation à une compétition. C’est par exemple le cas d’Angela, férue de Slackline, qui cherche des financements pour participer à la prochaine coupe du monde, en octobre au Brésil.

Une solution à un problème de fond
L’existence de cette plateforme est une solution à un problème que rencontrent de nombreux sportifs. Mike Kurt explique : « en tant que représentant d’un sport dit minoritaire, je sais par expérience qu’il est difficile de trouver des ressources financières. »

Face à un système d’aides publiques sélectives, les sportifs, jonglant souvent entre leur activité sportive et leurs études ou leur emploi, ont peu de temps pour trouver des sponsors. Le champion suisse de karaté kyokushin Sacha Décosterd met le doigt sur les difficultés principales qu’il rencontre. « Le karaté kyokushin n’est pas une discipline olympique. Donc non seulement je n’ai pas droit aux aides accordées par le comité olympique suisse, mais en plus, il est très difficile de trouver des sponsors (…) En général, les marques préfèrent investir dans des sports déjà très médiatisés comme le foot ou le tennis ».

La plateforme leur permet non seulement de financer leur sport, mais également -et ce n’est pas rien- de le faire connaître.

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