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Les Gay Games, au-delà des clichés
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À l’occasion des dixièmes Gay Games qui se tiennent du 4 au 12 août 2018 à Paris, les animateurs des Observatoires LGBT+ - Flora Bolter et Denis Quinqueton - et Sport et société - Richard Bouigue et Pierre Rondeau - de la Fondation Jean-Jaurès reviennent sur l’histoire de cette manifestation sportive singulière, créée par Tom Waddell il y a trente-six ans. À l’encontre des idées reçues, les auteur·e·s rappellent, dans cette note de la Fondation, qu’il s’agit avant tout d’un projet humaniste visant à rassembler les citoyennes et les citoyens de tous âges, origines, identités de genre et orientations sexuelles autour du sport et de la culture.

Vous l’avez sans doute vue dans des boutiques de cartes postales, sur des posters ou sur Internet. Cette photo connue dans le monde entier est un symbole de l’Amérique de la grande dépression. Elle date de 1932 et on y voit onze ouvriers assis sur une poutrelle surplombant le vide à l’heure du casse-croûte. Au fond, tout en bas, flou, New York, Manhattan et le sud de Central Park... Longtemps attribuée à Charles Clyde Ebbets, puis à Lewis Hyne, puis finalement ni à l’un ni à l’autre, on dit d’abord qu’elle fut prise en haut de l’Empire State Building alors que c’est un cliché réalisé sur Rockefeller Center pour une publicité. Autant dire qu’on ne sait presque rien sur l’une des images mythiques de la photographie en noir et blanc.

C’est un peu la même chose avec les Gay Games, les mondiaux de la diversité qui réunissent des gens de tous horizons, sans discrimination, autour des valeurs de diversité, respect, égalité, solidarité et partage – le tout sous le panache de la visibilité LGBT. Tout le monde en a entendu parler, la plupart des personnes concernées maîtrise à fond le cliché mais plus rares sont celles et ceux qui savent réellement de quoi il s’agit.

Les 10e Gay Games ont lieu à Paris du 4 au 12 août cette année, organisés par les bénévoles de l’association Paris 2018. Une belle occasion pour évoquer trente-six années de l’histoire de cette création singulière.

Les Gay Games ne sont pas ce que leur nom pourrait suggérer : un événement fermé, réservé à quelques-un·e·s trié·e·s sur le volet pour un entre-soi qui sentirait le renfermé. Depuis trente-six ans, les Gay Games sont le rendez-vous des sportives et des sportifs sans préjugés ni discrimination d’âge, d’origine, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, de handicap. Le seul et unique volet sur lequel les participant·e·s sont trié·e·s, c’est une charte de respect d’autrui. On pourrait rêver qu’une telle charte soit superfétatoire mais le monde étant ce qu’il est, et les discriminations si courantes notamment dans le sport, s’engager à avoir des relations humaines de qualité mérite d’être explicite.

I. Le créateur : Tom Waddell

Il y a un autre point commun entre le célèbre cliché sur le Rockefeller Center et la manifestation sportive internationale créée par Tom Waddell : son père adoptif, Gene Waddell, est l’un des onze ouvriers immortalisés au début des années 1930.

Tom Waddell est né le 1er novembre 1937 dans le New Jersey. Ses parents encouragèrent sa pratique sportive autant que ses études. C’est ainsi que l’on retrouve Tom Waddell dans l’équipe des États-Unis pour les Jeux olympiques de Mexico où il finira 6e à l’épreuve de décathlon.

Ces jeux sont connus grâce à une autre photo, en couleurs cette fois. Elle représente le podium de l’épreuve du 200 mètres sur lequel les Américains Tommie Smith, arrivé premier, et John Carlos, arrivé troisième, ont le poing ganté de noir levé et la tête baissée pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis.