L’inclusion à travers le surf

sportanddev.org : En quoi le handisurf diffère-t-il concrètement du surf « normal » ?

Jacques de Handi surf : Le handisurf ne doit pas différer du surf « normal ». Il doit être un outil d'inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde des surfeurs « valides ».

Le surf est un sport difficile d'accès que ce soit pour les valides ou les personnes en situation de handicap. Si nous prenons deux personnes, une valide et une atteinte de handicap, il n'est pas impossible que la personne « handi » soit la première à prendre une vague. Mais, une fois ce cap passé, on peut se faire plaisir rapidement dans cet environnement spécifique que représente le surf.

sportanddev.org : Vous travaillez beaucoup avec les autistes. Quels sont, selon vous, les principaux obstacles qu’ils rencontrent et comment le surf peut-il les atténuer ?

J. : Les autistes sont souvent dérangés par le bruit ou la foule. Dans le surf, une fois qu'ils se sont appropriés la planche, ils se trouvent, en plus, sur un support qui évolue dans un milieu en mouvement. Ces composantes font qu'ils se focalisent sur la planche et sur le moniteur qui les accompagne. Il est important que ce moniteur soit formé à l'accueil des personnes porteuses d'autisme. Le fait que la mer soit salée leur permet de flotter et de se sentir bien avec leur corps. Souvent, les familles nous disent que l'enfant, en une séance de surf, fait autant de progrès qu’en un mois de thérapie psychomotrice.

sportanddev.org : Il existe un championnat handisport de surf en France, et dans quelques jours débuteront les championnats du monde en Californie. En quoi les compétitions de handisurf diffèrent-elles du surf traditionnel ?

J. : On ne parle pas en surf de handisport ou de sport adapté. La Fédération française de surf a délégué à l'association nationale Handi surf le développement du handisurf en France. On parle donc bien de championnats de handisurf. Ces compétitions ne diffèrent en aucun cas de celles traditionnelles. Seule exception : le fait que nous mettions les athlètes en position de réussite ; par exemple, une note de trois points chez les valides sera notée cinq chez un « handi ». Mais les critères sont identiques aux valides : manœuvres, longueur de vagues, intention, etc. Nous voulons montrer à toutes et tous que rien n'est impossible, que nous pouvons pratiquer le surf tous ensemble.