Quand sport et développement vont de pair
Les gens me demandent souvent comment je suis devenu la personne que je suis. La plupart du temps, ma réponse les surprend. Je dois en partie ma carrière à mon amour du sport. Le sport faisait partie de mon quotidien lorsque j’étais enfant au Sénégal. Beaucoup ne jurent que par le football. Je pratiquais différents sports mais l’athlétisme et le karaté étaient mes deux passions. Les arts martiaux m’ont appris l’importance de la persévérance ; courir m’a donné la faculté de me concentrer. Mes entraîneurs étaient des éducateurs hors pair. En athlétisme, notre entraîneur Mansour Dia, trois fois finalistes aux Jeux olympiques, nous obligeait à avoir de bonnes notes pour faire partie de son équipe. Mes coéquipiers ont tous réussi leur vie professionnelle : certains ont fait fortune sur Wall Street, d’autres ont fait carrière dans la politique, l’ingénierie ou la médecine. Quant à notre prof de karaté, sensei Fernand Nunes, il nous a inculqué le principe suivant : gagnez avec respect, perdez avec dignité.
Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, déclarer que le sport joue un rôle fondamental dans le développement économique et social est insuffisant. Il faut développer l’éducation physique à l’école.
Dans des pays comme le Sénégal, les activités sportives à l’école et à l’université ont pendant longtemps joué un rôle important au sein de la communauté. Ce n’est plus le cas aujourd’hui à cause du manque de ressources humaines et financières. À cause aussi de l’absence d’un cadre légal règlementant les activités sportives à l’école et à l’université. Dans les pays en développement, notamment en Afrique, les décideurs ont tendance à ne s’intéresser qu’à « l’élite » sportive (c’est à dire au sport de haut niveau comme le football ou le basketball professionnel) et à délaisser le financement d’une éducation physique de base. Alors que la majorité des pays africains reconnaissent que l’éducation physique et sportive devrait faire partie intégrante du système éducatif, ils n’investissent pratiquement pas dans ce domaine. Il faut que cela change.
Nous devons parier sur le sport pour promouvoir le développement humain. En donnant un nouveau souffle à l’enseignement du sport dans les écoles—surtout dans les zones les plus défavorisées où les enfants n’ont pas accès aux infrastructures sportives ou aux programmes d’éducation physique— nous investissons pour la vie. En plus de dispenser un enseignement sportif, les professeurs peuvent contribuer à améliorer la santé publique ; en apprenant par exemple les bons gestes en matière d’hygiène tels que se laver les mains et les bonnes habitudes alimentaires.
Comment y parvenir? Il faut nouer des partenariats avec des institutions comme la ligue nationale de basketball aux États-Unis (NBA) qui promeut l’inclusion sociale en Afrique via le basketball et d’autres fédérations sportives qui contribuent à embellir la vie de millions de jeunes dans le monde entier. Il faut obtenir l’engagement des organisations de développement, des gouvernements et du secteur privé. Il s’agit d’intégrer le sport dans des projets de développement de la santé, de l’éducation et dans le domaine de la protection sociale. Ensemble, nous pouvons y arriver.
Cet article est une version raccourcie de l'original.
[Cet article a été édité et traduit par l'Equipe Opérationnelle sur base d'un article paru sur sportanddev.org le 07 avril 2016]
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