Collecte de fonds dans le sport pour le développement : état des lieux

L’année 2024 a été à la fois une année de défis et d’opportunités, avec des organisations confrontées à des changements économiques, à des changements de comportement des donateurs et à l’évolution des stratégies de financement. Pourtant, au milieu de l’incertitude, la résilience et l’innovation sont apparues comme des thèmes déterminants.
Entre octobre et décembre de l'année dernière, l'équipe Remedy a recueilli les informations de 164 organisations de toutes formes et de toutes tailles au sein du secteur du sport pour le bien, qui ont brossé un tableau clair des triomphes, des difficultés et des leçons qui ont façonné la collecte de fonds en 2024. Notre analyse, incluse dans le « Fundraising Practice and Performance in Sport for Good: 2025 Benchmark Report », met en évidence les principales tendances qui façonnent le secteur, fournissant une feuille de route pour l'avenir.
Pour aller plus loin, notre premier Sommet sur la collecte de fonds dans le sport, la semaine dernière, a réuni 150 organisations et collecteurs de fonds pour discuter de ces conclusions et réfléchir à l'avenir de la collecte de fonds dans le secteur. Ce Sommet a offert une plateforme indispensable de discussion, de partage de connaissances et de collaboration au sein du secteur du sport solidaire. Au cours de multiples panels et ateliers, experts et praticiens ont exploré l'évolution du paysage du financement, l'importance des partenariats stratégiques et la nécessité d'une vision à long terme privilégiant l'impact aux simples chiffres. Ce blog abordera les dernières tendances, défis et enseignements en matière de collecte de fonds.
Titres du rapport de référence 2025
- 66 % des organisations fonctionnaient sans stratégie formelle de collecte de fonds ;
- 46 % n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs de collecte de fonds ;
- 26 % anticipent une baisse de leurs revenus en 2025 ;
- 74 % s’attendent à ce que leurs revenus se stabilisent ou augmentent ;
- 35 % dépendent principalement des subventions pour leurs revenus ; et
- 34 % utilisent l’IA dans leur collecte de fonds.
Mais qu'est-ce que cela signifie pour les organisations du secteur ? Avons-nous constaté des progrès significatifs ou certaines organisations ont-elles encore du mal à prendre de l'élan et à atteindre leurs objectifs de collecte de fonds ? Approfondissons la question.
2024 : bilan d'une année de collecte de fonds
Une année mitigée en termes de succès en matière de collecte de fonds
Les données sont éloquentes : près de la moitié des organisations interrogées (46 %) n’ont pas atteint leurs objectifs de collecte de fonds en 2024, et seulement 30 % les ont atteints ou dépassés. Les obstacles les plus importants comprenaient le manque d’expertise en collecte de fonds, un investissement limité dans les activités de collecte de fonds et les difficultés persistantes à obtenir des subventions auprès des fondations et des trusts. Ces obstacles soulignent l’impérieuse nécessité d’une planification stratégique et d’un investissement spécifique dans les capacités de collecte de fonds afin d’exploiter pleinement le potentiel de leurs efforts de collecte.
Cependant, certaines organisations ont dépassé les attentes, démontrant que le succès est possible avec la bonne approche. Celles qui ont diversifié leurs sources de revenus, investi stratégiquement dans la collecte de fonds et cultivé de solides relations avec les donateurs ont constaté des résultats tangibles. Si 35 % des organisations dépendaient principalement des subventions de fondations, les plus grandes organisations ont également bénéficié de partenariats avec des entreprises et de financements gouvernementaux ou institutionnels. Cette diversification marque un tournant essentiel : les organisations reconnaissent que la pérennité financière ne peut reposer sur une seule source de financement.
Investir dans les compétences et les capacités de collecte de fonds
En 2024, 66 % des organisations ont fonctionné sans plan ou stratégie de collecte de fonds formel, ce qui les a amenées à adopter une approche réactive plutôt que proactive. Pour beaucoup, ce manque de stratégie a directement contribué à des opportunités de financement manquées et à l’instabilité organisationnelle.
Si certaines organisations ont exploré de nouvelles méthodes, comme l'intensification des activités de collecte de fonds, la constitution d'équipes dédiées et l'amélioration des relations avec les donateurs existants, les données suggèrent que toutes ne disposaient pas des ressources ou de la capacité nécessaires pour innover de manière significative. L'efficacité de ces efforts a été variable : certaines organisations ont atteint leurs objectifs, tandis que d'autres ont encore du mal à y parvenir malgré leurs efforts.
L'un des défis les plus urgents résidait dans le manque d'expertise interne en matière de collecte de fonds. De nombreuses organisations étaient confrontées à des pénuries de personnel, à une formation insuffisante et à une capacité limitée à explorer des pistes de financement innovantes. Pourtant, celles qui ont privilégié le perfectionnement, que ce soit en recrutant des professionnels dédiés à la collecte de fonds ou en investissant dans la formation des équipes existantes, étaient mieux placées pour réussir.
Le message à retenir est clair : développer une expertise interne en matière de collecte de fonds n’est plus facultatif ; c’est essentiel pour la durabilité à long terme.
Le rôle des partenariats d’entreprise et du financement institutionnel
Les partenariats avec les entreprises ont continué à constituer une source précieuse de financement, de nombreuses organisations ayant mis à profit les initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour obtenir à la fois un soutien financier et des ressources en nature. De même, les financements institutionnels des gouvernements et des organismes internationaux ont constitué une bouée de sauvetage essentielle, en particulier pour les organisations de plus grande taille et bien établies.
Qu’est-ce qui distingue les entreprises qui ont réussi de celles qui ont eu du mal ? Un discours d’impact fort et clairement articulé. Les organisations qui ont su communiquer efficacement sur leur valeur et démontrer des résultats tangibles ont eu beaucoup plus de succès à obtenir des financements de la part de partenaires institutionnels et commerciaux.
Le financement institutionnel demeure un élément essentiel du financement du Sport for Good, mais il connaît une évolution profonde. Lors du sommet de la semaine dernière, Axel Caldas, de la GIZ, a souligné que l'évolution des priorités politiques et les pressions économiques remodelaient les budgets publics, rendant plus que jamais nécessaire pour les organisations d'aligner leur action sur les objectifs gouvernementaux et institutionnels. Teodora Pletosu, de l'UEFA, a suggéré que l'adoption de modèles de financement innovants, tels que l'investissement à impact social, serait essentielle à la pérennité du projet.
2025 : à quoi ressemblera cette année ?
Nous avons fourni un résumé. Veuillez consulter l'article complet sur Remedy. Crédit image : Remedy Sport.
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