Des Jeux olympiques de Paris 2024 paritaires, et après ?
Le président du Comité d’organisation, Tony Estanguet, que l’on a vu, par deux fois, derrière le pupitre des Cérémonies d’ouverture, s’est souvent targué de piloter et de lancer les premiers Jeux olympiques paritaires de l’histoire. Alors, c’est vrai, ces Jeux olympiques ont été les premiers à présenter autant de femmes que d’hommes au départ des compétitions. Une volonté affichée dès 2020. Et une avancée logique après les 48,8% d'athlètes féminines concourants lors des Jeux de Tokyo, trois ans avant. Pour appuyer ce combat, le comité d’organisation a d’ailleurs choisi de conclure les Jeux olympiques sur la finale féminine de basket et le marathon féminin alors que le bouquet final a toujours été offert aux hommes. Un signe encourageant et message fort pour le monde entier.
Une parité en nombre
Alors, si cette avancée marque probablement un tournant dans l’objectif de mixité dans le sport, cette satisfaction ne doit pour autant pas faire l’oublier l’ensemble des domaines du sport dans lesquels la parité est un combat de tout instant.
Car, s'il y a bien eu 5 250 femmes et 5 250 hommes en compétition dans la capitale française, il faut néanmoins regarder ces chiffres à la loupe. Il s’agit ici d’une parité globale mais qui ne s’applique nécessairement à l’ensemble des disciplines. La lutte gréco-romaine est probablement l’exemple le plus frappant puisqu’elle est encore aujourd’hui réservée aux hommes. Les hommes sont, de leur côté, interdit de participer à la gymnastique rythmique. Les mythes de féminités et de masculinité sont donc encore persistants aux Jeux olympiques. Par ailleurs, il faut aussi souligner que cette parité ne s’est appliquée qu’aux Jeux olympiques. Les Jeux paralympiques n’ayant pas encore atteint cet objectif.
Soutenir le développement du sport pour les femmes
Au-delà des chiffres et du regard porté sur la parité des athlètes, ce bel aboutissement ne doit pas faire oublier que les femmes sont les grandes absentes toutefois des comités de direction des fédérations, des cadres techniques et des bancs des entraineurs. Une minorité de femmes chuchotent à l’oreille des athlètes de haut-niveau. A Rio en 2016, 11% des entraineurs présents étaient des femmes. A Tokyo, en 2021, elles étaient 13%. Les chiffres sont attendus pour Paris mais ces derniers ne devraient pas dépasser les 15%.
Il convient donc encore de s’interroger sur la place accordée aux femmes dans le monde du sport et de travailler, ensemble, pour qu’à tous les niveaux l’accessibilité à la pratique leur soit offerte. Car il s’agit bien là des fondamentaux pour tendre vers la parité globale. Il faut donc continuer de soutenir massivement les programmes permettant aux jeunes filles de s’investir dans une pratique sportive, en incluant de façon systématique leur entourage pour faire fondre les croyances tendant à les en empêcher. Le sport pouvant contribuer à effacer les problématiques de genre. Et offrir à celles qui trouvent leur place, l’opportunité de s’investir dans les plus hautes sphères de responsabilité. Jusqu’au bord des terrains. La parité des athlètes aux Jeux olympiques ne doit pas être une fin en soi mais la première étape d'une parité globale.
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