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Sport, femmes et carrière : un enjeu de société
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La Coupe du Monde de football féminine a été une formidable occasion de mettre en avant le sport féminin, mais aussi de s’interroger sur la façon dont il peut aider à combattre les inégalités.  

Lors de la Conférence WISE de mai dernier, l’Ambassadrice de la Mission Permanente des États-Unis à l’ONU à Genève, Pamela Hamamoto, avait souligné le rôle essentiel du sport dans les programmes de développement pour les jeunes filles : « meilleures notes, meilleure estime de soi, salaires 14% plus élevés ».

Un impact économique significatif
Menée en 2010 par l’université Wharton en Pennsylvanie, une étude montre qu’une augmentation de 10% de la pratique du sport féminin entraine une hausse de 1% de la présence des femmes en université et de 1 à 2% sur le marché de l’emploi. De surcroit, les hommes et les femmes qui ont pratiqué le sport durant leurs études ont des salaires respectivement 19% et 14% supérieurs à leurs pairs non sportifs. 


Un changement de comportement
L’étude souligne également le changement de mentalité et de comportement qu’occasionne la pratique sportive, notamment par l’apprentissage de la concurrence, de la compétition et du challenge.

D’après une enquête de la société de fonds mutuels Oppenheimer aux États-Unis, 82 % des femmes dirigeantes et chefs d’entreprise ont participé à des activités sportives après l’école primaire, contre seulement 61% de la population dans son ensemble, ce qui est d’autant plus significatif quand on sait que ces femmes, généralement plus âgées, n’avaient pas un accès optimal au sport lors de leur éducation.

Le besoin d’une plus large publicité
Le sport permettrait donc à la fois de lutter contre les inégalités de revenus qui touchent les femmes, mais aussi contre les stéréotypes et les idées reçues. Alors pourquoi, avec un tableau si positif, n’arrive-t-on pas à développer le sport féminin autant qu’on le voudrait ?

D’après Donna A. Lopiano, Présidente de Sports Management Resources, la réponse est dans la perception des sportives dans les médias. Ce sont les diffuseurs qui modulent l’image du sport et de la femme ; ce sont eux qui, en choisissant de diffuser ou non, envoient des messages aux jeunes téléspectateurs. La situation est telle que les jeunes garçons baignent dans les exploits sportifs de leurs pairs masculins dès leur plus jeune âge, tant dans le football que le rugby, le tennis ou le basketball, tandis que les compétitions féminines sont à l’inverse peu relayées. L’on attend des garçons qu’ils fassent du sport, qu’ils se dépassent, qu’ils performent, et ils le savent. Des femmes, en revanche, l’on n’attend rien.

Et quand toutefois des événements féminins sont diffusés, c’est parfois moins le sport que le physique qui domine les choix de diffusion (l’on se souvient de la réflexion du Président de la Fifa sur les shorts de joueuses) et toujours sur des échéances très longues : les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde et entre les deux… rien. Si l’on souhaite que la femme se considère elle-même comme une sportive et une chalengeuse, peut-être faudrait-il commencer par-là.

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