Un athlète paralympique égalise les chances pour un Commonwealth inclusif
Elle se souvient que les petits enfants étaient curieux à son sujet – la petite fille pleine de vie avec des appareils orthopédiques et des béquilles – mais que de nombreux parents la craignaient, disant qu’elle pouvait être maudite et contagieuse. En raison de ces stigmates sociaux, la paralympienne britannique, auteure et militante pour l’inclusion Anne Wafula Strike MBE a passé une enfance solitaire et désespérée, privée de tout ami et camarade de jeu dans un quartier rempli d’enfants de son âge. « Je ne me suis jamais sentie aussi rejetée et indésirable », dit Anne.
Un paralympien décoré
Anne a trouvé réconfort et compagnie dans la musique, le chant et le sport. Puis, la course en fauteuil roulant l'a propulsée sur la scène mondiale. Elle est devenue la première athlète d'Afrique subsaharienne à participer à des courses en fauteuil roulant aux Championnats du monde et aux Coupes du monde paralympiques.
Aujourd’hui, Anne est une paralympienne décorée, mais elle reconnaît que l’inclusion et la diversité ont encore un long chemin à parcourir.
Un tissu complexe d'exclusion
Faisant référence aux Objectifs de développement durable des Nations Unies, Anne a déclaré :
« Le tissu de l’exclusion est très complexe. J’ai d’abord été exclue parce que j’avais un handicap ; ensuite, je me suis retrouvée à l’écart parce que j’étais une femme et une femme noire. Si rien n’est fait, ces inégalités vont entraver les progrès vers la mise en place d’institutions et de sociétés inclusives d’ici 2030. »
La marginalisation décrite par Anne peut trouver un écho auprès des quelque 650 millions de personnes handicapées dans le monde, dont la majorité réside dans les pays à revenu faible ou intermédiaire du Commonwealth. La discrimination dont elles sont victimes a incité la Secrétaire générale du Commonwealth, la très honorable Patricia Scotland KC, à placer les droits de l'homme inclusifs au cœur du travail du Secrétariat, en les reconnaissant comme essentiels à la paix, à la sécurité et à la prospérité.
Plus tôt cette année, en marge des Jeux olympiques de Paris 2024, le Secrétaire général a déclaré :
« Personne ne devrait être exclu. Ni en raison de sa couleur, de son sexe, de son handicap ou de son origine ethnique. Un accès et un traitement justes et équitables, avec une participation et des droits protégés, devraient être une norme minimale pour tous. »
Exploiter le pouvoir du sport
Lors de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) de 2022 qui s’est tenue au Rwanda, les chefs de gouvernement ont encouragé des efforts accrus pour renforcer le respect des droits de l’homme et se sont engagés à nouveau à partager les bonnes pratiques en matière de droits de l’homme dans l’ensemble du Commonwealth. L’une des réponses a consisté à exploiter le pouvoir du sport et à s’engager dans la diplomatie pour faire part directement de leurs préoccupations aux pays membres par l’intermédiaire de personnes influentes.
Défenseur des droits de l'homme et de l'inclusion
Anne est un partenaire clé à cet égard et a beaucoup travaillé avec le Commonwealth en tant que défenseur des droits de l'homme et de l'inclusion depuis qu'elle a été nommée Championne du Commonwealth pour l'égalité dans le sport en 2020. Elle a parlé de la fin de la discrimination dans le sport et de la suppression des obstacles à la participation aux sports aux Jeux du Commonwealth à Birmingham en 2022.
Lors de la réunion des ministres des sports du Commonwealth de 2024, Anne a encouragé les gouvernements membres à offrir aux jeunes handicapés la possibilité de réaliser leurs aspirations. À cette occasion, les ministres se sont engagés à uniformiser les règles du jeu en organisant des Jeux du Commonwealth 2026 inspirants et marquants, fondés sur l'égalité, l'inclusion et l'équité.
En se remémorant son enfance et l’importance de l’inclusion, Anne a déclaré :
« Je me souviens que ma mère nous confiait des tâches ménagères, notamment la préparation des repas familiaux. Ma sœur puisait de l’eau, je m’asseyais pour éplucher les pommes de terre et d’autres faisaient leur part. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre que ma mère avait intentionnellement voulu m’inclure en me confiant des tâches qui mettaient en valeur mes points forts, et non mes points faibles. Ainsi, en travaillant avec le Commonwealth, j’utilise cette plateforme pour encourager les dirigeants à créer intentionnellement des opportunités qui favorisent l’inclusion. »
Persévérance et volonté de changement
Anne a fondé La Fondation Olympia-Wafula est une organisation caritative qui propose des solutions de vie saine aux personnes vulnérables et handicapées. La fondation travaille avec de nombreux pays du Commonwealth, dont le Malawi et le Kenya, où des personnes handicapées ont reçu des fauteuils roulants gratuits et des bourses d'études. Anne continue de dénoncer les préjugés à travers ses mémoires inspirantes, In My Dreams, I Dance, qui raconte l'histoire de la persévérance et de la volonté de changer les choses contre toute attente.
Les droits de l’homme restent une priorité au CHOGM 2024
Les droits de l'homme restent une priorité lors de la prochaine CHOGM 2024 aux Samoa. Les dirigeants y discuteront du rôle central du sport, et l'histoire d'Anne servira de phare pour les inciter à croire que même les petits pas peuvent rapidement faire boule de neige et se transformer en mouvements plus vastes pour construire un avenir plus durable et plus inclusif pour tous.
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