Le sport en transition

Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a publié un rapport intitulé "Le sport en transition : rendre le sport au Canada plus responsable afin d’inclure les genres".

Le document conclut qu’étant donné qu’il existe des variations du développement sexuel, les individus devraient avoir le droit impératif de compétitionner selon le genre auquel ils s’identifient ou se sont toujours identifiés, et que ce droit à l’autodétermination du genre représente un droit se fondant sur les privilèges de l’inclusion et les responsabilités de l’esprit sportif.

Le sport est un miroir et une loupe de la société, cette fois parce qu’il traite des exclusions et des torts qui ont trop souvent nui aux athlètes subissant des variations du développement sexuel.

Pour des raisons sociales, culturelles et historiques, de même que d’un point de vue d’engagement fondamental en matière d’équité, de nombreux sports sont classés selon le sexe ou le genre. La grande majorité des personnes répondent facilement aux critères d’admissibilité des catégories binaires de mâles et de femelles, se développant et réussissant comme athlètes sur les terrains de jeu communautaires et jusqu’aux podiums dans le cadre d’événements de calibre international. Toutefois, pour un petit groupe de personnes se qualifiant de transgenres ou intersexuées (ou qui ont été étiquetées en tant que tel), les possibilités de participer sont moindres en raison, semble-t-il, de la confusion ou des préjugés occasionnés par le fait de ne pas répondre clairement aux critères d’admissibilité de l’une ou l’autre catégorie.

Pendant plusieurs décennies, les autorités sportives canadiennes et internationales ont éprouvé des difficultés avec divers programmes médicaux de vérification du sexe, incluant le « contrôle de genre ». Cependant, ce désir de délimiter définitivement le sexe s’est avéré scientifiquement problématique. De façon plus sérieuse, il a également nui à certains athlètes piégés par le contrôle présomptueux généralement non concluant. Selon les histoires et les expériences des transgenres et des intersexués, incluant les athlètes transgenres et intersexués, la société est de plus en plus consciente du fait que le sexe n’est pas internationalement binaire et qu’à titre de phénomène complexe à volets multiples, le sexe ne peut pas être déterminé par un point de repère simple ou arbitraire.

Le sport est en transition, car...
 

• de plus en plus d’athlètes transgenres et intersexués de tous les calibres sont susceptibles de vivre l’incertitude hostile que les examens médicaux créent ou que les attitudes et les structures désuètes de la gouvernance du sport entraînent.
• la vérification médicale du sexe, ou le « contrôle de genre », s’est avérée indiscrète et imprécise, mais aussi parce qu’elle est fondée sur les soupçons persistants de la guerre froide comme quoi les athlètes ayant subi des variations du développement sexuel seraient motivés par la tricherie et qu’ils doivent être arrêtés.
• le besoin d’accueillir et de protéger les athlètes transgenres ou intersexués est de plus en plus perçu comme étant une urgence qui, le sexe étant compliqué par nature, ne peut plus attendre une solution scientifiquement parfaite et non controversée en matière de détermination du sexe.
• plusieurs de ses autorités et de ses organismes de réglementation tentent déjà de réformer les politiques pour l’inclusion, ou sont anxieux de le faire, particulièrement en remplissant leur obligation de diligence envers les athlètes transgenres et intersexués, tout en maintenant équitables les règles du jeu (ou l’équité), nécessaires pour la légitimité et l’intégrité du sport.
• la société est également en transition puisque nous faisons face à des obstacles de sexe et de genre dans d’autres aspects de la culture, du divertissement ou de la compétition et que nous sensibilisons le public et mettons sur pied des ressources visant à renforcer l’équité de toutes nos institutions et activités.